moment-de-vie

 » 1939/1940, je travaillais à la boulangerie Noirjean, rue du Grand Faubourg à Chartres. Les boulangers m’ont proposé de passer le permis pour pouvoir livrer le pain. C’est eux qui me l’ont payé. J’ai pris 3-4 leçons. J’avais du mal avec la marche arrière et quand il fallait doubler. Je me souviens que la voiture était une Renault (une Juvaquatre ou une Celtaquatre). La marche avant ça allait à peu près, je n’ai jamais eu d’accident.

J’apprenais à conduire avenue d’Aligre aux Grands Prés. (Je n’ai jamais passé mon permis car la préfecture de Chartres a été bombardée et mes papiers ont brûlé !)

Lorsque la rue du grand faubourg a été bombardée, M. Noirjean a fermé la boulangerie et on est parti à Morlaix et Roscoff en Bretagne.

J’ai conduit la famille quand le patron voulait se reposer. Le soir, on s’arrêtait dormir dans des granges. Le voyage a été long.

Sur la route il y avait les chars allemands et beaucoup de grosses motos qu’il fallait doubler. Quand les avions allemands arrivaient, nous sortions pour s’abriter dans les fossés.

On a été logés chez une nièce de Monsieur Noirjean et il n’y avait pas assez de chambres pour tout le monde. Je dormais dans la grange, sur de la paille propre.

Je n’ai pas fait grand-chose pendant ces mois passés. Je m’occupais de donner à manger aux lapins et aux poules, j’allais récupérer les œufs frais. Ça me plaisait bien !

Après plusieurs mois, les Noirjean ont décidé de retourner à Chartres… En voiture Simone ! »

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